Des tueurs sans foi ni loi, des « fous à lier », des personnalités multiples... Depuis sa création, le cinéma véhicule des préjugés néfastes sur les troubles psychiques. Pour rétablir la vérité sur l'un d'entre eux, quelques jours après la 96e cérémonie des Oscars, et à la veille des Journées de la schizophrénie (du 16 au 23 mars 2024), l'association PositiveMinders lance les schizawards.com. Une campagne décalée « pour arrêter de se faire des films sur la schizophrénie » !
3 « récompenses »
Durant cette cérémonie, le jury, composé de six experts (psychiatres, personnes concernées, réalisateurs et acteurs), va décerner trois prix : « le film qui a voulu montrer une personne vivant avec une schizophrénie mais qui s'est le plus trompé », « le film où tout le monde pensait que le personnage était schizophrène alors qu'en fait pas du tout » et celui qui propose la meilleure représentation de ce trouble de santé mentale.
Cérémonie diffusée en ligne
Trois longs-métrages sont nominés dans chaque catégorie. Un homme d'exception, Le soliste et Family life font partie des bons élèves. Donnie Darko, Fous d'Irène et The voices figurent parmi les mauvais... A noter : contrairement aux idées reçues, les protagonistes de Split, Black Swan et Fight club ne sont pas schizophrènes ! Qui sera récompensé ou dézingué ? Réponse le 16 mars à 20h30 dans une émission diffusée sur les réseaux sociaux et le site schizawards.com enrichi d'interviews d'experts et de témoignages.
Une prise en charge déterminante
83 % des Français et 70 % des médecins généralistes pensent que les personnes schizophrènes sont dangereuses pour autrui, déplore l'association. « Mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de nous, AUCUNE ! », martèle Laurent Lefebvre, 58 ans. Par ailleurs, « la plupart des gens pensent que l'on est 'fou' ad vitam aeternam. Faux ! », ajoute-t-il. Si elles ont parfois une vision altérée de la réalité, notamment lors d'une décompensation psychotique, elles peuvent toutefois retrouver une qualité de vie « pleinement satisfaisante », grâce à une prise en charge pluridisciplinaire, a fortiori si elle est précoce, explique PositiveMinders.
Préjugés : des conséquences dévastatrices
Le hic, c'est que l'image stigmatisante du « danger public ou du tueur en série » peut retarder l'accès aux soins et provoquer d'autres troubles de santé mentale, comme la dépression et même parfois mener au pire... En effet, sur une durée de vie entière, 40 % des personnes vivant avec ce trouble tentent de se suicider, 10 % y parviennent. « Alors, il est temps de mieux raconter la schizophrénie et de prendre du recul sur ce que les films donnent à voir, exhorte l'association. Parce que le cinéma, c'est aussi le pouvoir de faire changer les regards. »
Une centaine d'évènements en présentiel et en ligne
Dans le cadre de cette semaine de sensibilisation, quarante évènements en présentiel seront organisés dans toute la France. Au programme : conférences, éclairages, ciné-débats, concerts, expo photo, formations... Une quarantaine d'ateliers, webconférences et autres échanges digitaux tous publics ont également été concoctés par la Maison virtuelle de la psychiatrie. Pas si vite ! Nouveau rendez-vous 2.0 le 29 mars 2024, à l'occasion de la Journée mondiale de la bipolarité, pour découvrir comment les biomarqueurs sont en train de révolutionner son diagnostic. Pour s'inscrire et obtenir plus d'infos sur ces évènements, c'est par ici.
« Comment vivre avec une maladie qui ne suscite aucune empathie ? », interroge PositiveMinders. Découvrez les réponses cash de Laurent Lefebvre dans un second article : "Schizo" : le mythe Dr Jekyll and M. Hyde colle à la peau!.
© PositiveMinders
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