Sclérose en plaques : une molécule prometteuse en test

La biotech française AB Science annonce avoir obtenu le feu vert pour lancer des essais de sa molécule phare contre la sclérose en plaques. Aucun traitement ne permet à ce jour de guérir de cette maladie du système nerveux.

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La société pharmaceutique française AB Science a indiqué le 3 janvier 2022 avoir "reçu l'autorisation de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) pour initier une étude de Phase III [...] évaluant le "masitinib", la molécule phare du labo, chez les patients atteints de sclérose en plaques progressive primaire (PPMS) ou secondairement progressive non-active (nSPMS)", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Des cellules ciblées

L'objectif de l'étude sera d'évaluer l'effet de la molécule, qui bloque le fonctionnement d'une cellule suspectée de jouer le rôle de tour de contrôle du système immunitaire, "sur le délai avant progression confirmée du handicap", poursuit-elle. "A ce jour, il n'existe aucun traitement capable de cibler efficacement les cellules du système immunitaire inné qui sont associées à la pathologie des formes progressives de la sclérose en plaques. Le masitinib cible sélectivement ces cellules", s'est réjoui le professeur Olivier Hermine, président du comité scientifique d'AB Science, cité dans le communiqué. La SEP, maladie auto-immune du système nerveux central, qui touche le cerveau et la moelle épinière, provoque un dérèglement du système immunitaire qui, plutôt que de s'en prendre aux virus et aux bactéries, attaque une gaine protégeant les fibres nerveuses permettant la transmission de messages nerveux entre le cerveau et différentes parties du corps, selon le ministère de la Santé.

Des essais suspendus

AB Science avait dû suspendre en juin 2021 ses principaux essais cliniques du masitinib après avoir identifié un risque de "cardiopathie ischémique" chez les patients prenant le traitement. Cette suspension avait mené à une chute de 30% de sa cotation à la Bourse. En juillet, le labo avait annoncé que l'ANSM validait son nouveau programme de gestion des risques, renforçant la sécurité cardiaque, "permettant d'envisager la reprise des inclusions dans ses trois études en cours". En août, il avait reçu une première autorisation de reprise des essais par l'agence sanitaire norvégienne, pour tester la molécule sur la maladie de Charcot. Puis il avait reçu une nouvelle autorisation de la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité sanitaire américaine, en novembre pour reprendre le recrutement de patients dans le cadre d'une étude sur la sclérose latérale amyotrophique (SLA). AB Science compte sur le masitinib pour apporter une réponse à une large gamme de maladies parmi lesquelles des cancers ou encore le Covid-19.

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