Universités : Aspie-friendly s'ouvre aux étudiants avec TND

Aspie-friendly, programme d'accompagnement des étudiants autistes à l'université, s'étend à la rentrée 2022 à ceux présentant d'autres troubles du neuro-développement (TND) et planche sur de nouveaux services dans 5 universités pilotes.

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Nouvelle étape pour Aspie-friendly ! A l'origine dédié aux étudiants avec autisme, ce programme s'ouvre à la rentrée 2022 à ceux présentant d'autres troubles du neuro-développement (TND) : TDA-H (Trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) et DYS (troubles DYS ou spécifiques du langage et des apprentissages).

Une expérimentation sur 2 ans

Une expérimentation sur deux ans et demi va être menée dans cinq universités pilotes (Montpellier 3 Paul Valery, Perpignan, Angers, Tours et Lyon 1), avec un apport financier supplémentaire de 500 000 euros de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), venant s'ajouter aux 6 millions financés par le Programme investissements d'avenir (PIA).  Un travail spécifique avec des experts DYS et TDAH est mis en place pour étendre les outils développés par Aspie-friendly à ces troubles, et inversement. « Grâce au soutien qui vient d'être annoncé, nous allons pouvoir renforcer nos actions les mettre au service d'un nombre d'étudiants plus important afin qu'ils puissent donner toute la mesure de leurs talents », se félicite Bertrand Monthubert, porteur national du projet et professeur à l'Université Toulouse 3 Paul Sabatier.

Vers de nouveaux outils ?

Ces cinq universités vont également travailler à l'élaboration de nouveaux outils et services : une charte qui définit l'engagement des universités, la mise en place d'une équipe dédiée pour accompagner les établissements et l'instauration d'un label de qualité qui sera construit en partenariat avec Handeo. Ces innovations seront à la fois dédiées aux  étudiants avec TND et TSA puisqu'on observe souvent des comorbidités. Un bilan de l'expérimentation sera réalisé début 2025.  « Allons-y avec des outils qui fonctionnent pour tous pour que les prochaines universités qui nous rejoignent aient davantage de matière et un socle solide », insiste la Délégation interministérielle à la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement.

Un environnement adapté

Son objectif est en effet d'accélérer l'essaimage de ce programme lancé en 2018 et porté par la stratégie nationale autisme-TND. Claire Compagnon, sa déléguée, l'a fait savoir à l'occasion d'un déplacement dans une université partenaire, celle de Tours, le 16 septembre 2022. Après quatre ans d'existence, dont deux marquées par la crise Covid,  26 universités sont entrées dans ce dispositif, accompagnant plus de 500 étudiants. Mais peut encore mieux faire...

Changement d'environnement, gestion du bruit, des mouvements, complexité des emplois du temps, interactions sociales avec les professeurs et les autres étudiants... Le passage à l'université présente une multitude d'obstacles pour les bacheliers autistes. Selon Bertrand Monthubert,  « le constat est sans appel en ce qui concerne l'autisme sans déficience intellectuelle. ». Ainsi, les « étudiants autistes scolarisés dans l'enseignement supérieur seraient entre dix à quinze fois moins nombreux que ce que l'on pourrait attendre. » C'est pour pallier ces difficultés qu'Aspie-friendly propose pour le moment quatre axes : un suivi individualisé avec aménagement des études, la formation des enseignants et personnels administratifs de l'université et des Crous, le développement d'innovations pédagogiques et, enfin, un accompagnement vers l'insertion professionnelle. « Cette ambition repose sur une logique d'amélioration de l'accessibilité des établissements et des enseignements plus que sur les seules compensations », indique Claire Compagnon. Selon elle, « le programme a démontré qu'il fonctionne » via des « bénéfices concrets pour les étudiants » tandis que « les nouvelles attitudes pédagogiques profitent à tous les autres ». En 2022, les « demandes des étudiants ont augmenté de 20% », précise la Délégation, même si Bertrand Monthubert consent que « le chemin est encore long pour que l'inclusion soit vraiment effective ».

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"
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