Film "A la folie" : la maladie psy, de l'amour aux larmes

Le film "A la folie", signé Audrey Estrougo, plonge le spectateur dans l'intimité d'une famille confrontée à la schizophrénie et qui tente de vivre un quotidien normal entre amour et crises de larmes. En salle le 6 avril 2022.

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Encore un long-métrage qui aborde avec justesse et discernement la schizophrénie. Après Qu'est-ce qu'on va faire de Jacques ? en février 2022 (article en lien ci-dessous), le cinéma français offre un nouvel écho avec la nouvelle réalisation d'Audrey Estrougo, A la folie. Un film d'1h20 en salle le 6 avril 2022. C'est l'histoire de deux sœurs, Emmanuelle, jouée par Virginie Van Robby, novice dans le cinéma et pourtant particulièrement imprégnée de son personnage, et Nathalie, interprétée par Lucie Debay. Emmanuelle s'apprête à rejoindre sa famille pour quelques jours à l'occasion de l'anniversaire de sa mère, accompagnée de son compagnon Baptiste. Elle le prévient que ce séjour familial risque d'être mouvementé. En cause, la maladie de sa sœur diagnostiquée schizophrène. Une fois sur place, ses craintes se confirment. Nathalie est instable, imprévisible, et Emmanuelle se heurte au déni de leur mère qui protège l'aînée malade.

Un film très personnel

Ce film, Audrey Estrougo l'a puisé dans son expérience personnelle. Comme Nathalie, son petit frère est atteint de schizophrénie. Et, comme Emmanuelle, elle a connu les déchirures et les tiraillements, la détestation et l'amour, propres à une famille touchée par le handicap psychique, qui s'aime « un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ». Si le cinéma s'est souvent emparé du sujet, à travers des films à sensation et de science-fiction, ce fut souvent dans une logique sensationnelle. A la folie se veut fidèle à la réalité à travers un scénario qui s'inspire du vécu. « Ce film vient nous donner une image franche, ni banalisée, ni édulcorée mais authentique de la vie d'une jeune fille souffrant de schizophrénie », indique la production, Damned films. Cette œuvre permet aussi de mieux comprendre les réactions des proches qui choisissent le déni, la fuite en avant ou la confrontation. Le format du film, « tourné en très courtes focales », permet ainsi d'être au plus près des acteurs et de leur psyché. Il montre enfin avec justesse la complexité de ce trouble qui ne se manifeste pas simplement par la présence de voix, comme le veut le cliché, mais via de multiples facettes : la provocation, l'inconscience de l'altérité, le changement d'humeur…

Soutenu par 2 associations

Réalisé en partenariat avec l'Union nationale de familles et amis de personnes malades et handicapées psychiques (Unafam) et PositivMinders, A la folie recouvre une dimension pédagogique importante, notamment dans le repérage des symptômes de la schizophrénie. PositiveMinders rappelle à ce titre qu'il existe un outil de détection précoce des psychoses afin d'éviter un retard de diagnostic (article en lien ci-dessous). L'application « PsyQuiz » lancée elle aussi à l'occasion des Journées de la schizophrénie en mars 2022 (article en lien ci-dessous) permet de distinguer le vrai du faux des troubles psychiques ; un outil qui ne remplace pas l'avis d'un professionnel de santé mais permet de mieux s'informer (appli disponible sur AppStore et Android).

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr"
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