"SOS : souffrance des oubliés du Ségur", "éducateurs = soignants", "l'action sociale est vitale"… A Lille, 10 000 personnes selon les organisateurs, 5 000 selon la préfecture, ont manifesté à l'appel du Collectif des métiers de l'humain en danger. Salariés, employeurs mais aussi bénéficiaires des domaines de la prise en charge des personnes âgées, handicapées, démunies ou encore de la protection de l'enfance étaient représentées.
Un traitement inégal
"On a traité de manière très inégale les professionnels dans le Ségur", mais les gens sont aussi "extrêmement anxieux" sur le financement de leur secteur, a souligné auprès de l'AFP Annette Glowacki la présidente régionale de l'Uriopss, qui fédère des associations du secteur. "Nous sommes confrontés à une fuite vers l'hôpital public de nos salariés, qui vont vers de meilleures carrières et des salaires revalorisés", s'alarme Guillaume Alexandre, au nom de Nexem, l'organisation professionnelle des employeurs associatifs de ces secteurs. "Ce qui est remis en cause par le gouvernement à travers le non-élargissement du Ségur, c'est la prise en compte de toutes les personnes défavorisées au niveau national." En France, un million de salariés du secteur associatif s'occupent "des plus fragiles, les 15% de nos concitoyens qui ont besoin de soins et d'accompagnement", insiste le collectif. Même inquiétude exprimée à Marseille, où les acteurs de ces secteurs organisaient le même jour une conférence de presse. Dans la protection de l'enfance, dans les Bouches-du-Rhône, "500 postes financés ne sont pas pourvus", a constaté Jean-Marc Chapus, trésorier de la fédération d'associations CNAPE. Conséquence immédiate selon lui : sept mois d'attente pour placer un enfant en danger.
Mobilisation le 7 décembre 2021
Depuis plusieurs mois, les acteurs de ces secteurs demandent à être inclus dans les revalorisations du "Ségur" de la Santé (articles en lien ci-dessous). Les hausses de rémunération de 183 euros net par mois, octroyées à l'été 2020 aux personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, n'ont ensuite été étendues que partiellement à d'autres secteurs. Une intersyndicale CFE-CGC, FO et CGT de ces secteurs revendique une "juste revendication de 183 euros pour tous", sujet qui devrait être évoqué lors d'une conférence des métiers de l'accompagnement social et médico-social que le Premier ministre Jean Castex a annoncé vouloir organiser d'ici la mi-janvier. Une journée de mobilisation nationale, cette fois à l'appel des syndicats, est prévue le 7 décembre.
De son côté, le Collectif handicaps juge les annonces de Jean Castex « insuffisantes » dans la mesure où « une partie des professionnels indispensables à l'accompagnement des personnes en situation de handicap est exclue de ces revalorisations ». Affirmant recevoir « régulièrement des remontées de terrain particulièrement effrayantes », les 51 associations qui le composent ont écrit au Premier ministre et au président de l'Assemblée des départements de France le 26 novembre pour solliciter un rendez-vous en urgence.