Bobos à la ferme : un "labo de répit" pour aidants à bout

"Aucune structure ne pouvait accueillir notre fille polyhandicapée, alors nous avons créé la nôtre." Louis et Elisa Dransart sont les fondateurs des Bobos à la ferme, une parenthèse bucolique sur la côte d'Opale pour aidants en quête de répit.

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« Accueillir les bobos des enfants pour donner du répit à leurs parents », c'est l'ambition des Bobos à la ferme. Ce lieu de ressources « pour les aidants créé par des aidants » en 2019, est situé au sein du bucolique village de La-Madelaine-sous-Montreuil, sur la côte d'Opale, dans le Pas-de-Calais (présentation en vidéo ci-contre). Ce « laboratoire de répit » est né d'une révolte face à « une obligation d'aider sans compter, jusqu'à l'oubli de soi ». Objectif ? « Permettre aux parents de se reconnecter avec eux-mêmes, avec leur vie d'avant la maladie. »

Une aide harassante et source d'isolement

L'histoire commence le 25 juillet 2015. Louis et Elodie Dransart accueillent leur premier enfant, Andréa. Atteinte d'une maladie neurodégénérative rare, elle a besoin d'une aide permanente et passe le plus clair de son temps dans les hôpitaux. « Paris n'est plus compatible avec cette nouvelle vie imposée », observent les parents de la fillette polyhandicapée qui décident de prendre la direction des Hauts-de-France, région d'origine de Louis. « Calme, mer, nature, tranquillité… un décor plus adapté. » Par ailleurs, aucune structure « ne peut accueillir notre fille afin de nous permettre de prendre du temps pour nous », confient-ils avec le sentiment d'être « relégués à l'isolement et d'avoir perdu l'essence même de notre citoyenneté ».

4 gîtes touristiques ouverts à tous

Sur le chemin de leur nouvelle vie, ils tombent, en 2016, sur un corps de ferme en ruine. Beaucoup de travaux sont à prévoir mais qu'importe ! C'est le coup de foudre, l'espoir d'un « renouveau ». C'est en 2019 que leur premier gîte ouvre ses portes, baptisé « Andréa » en hommage à leur muse, « le poumon » de cette aventure. Trois autres espaces, accueillant de quatre à six personnes, ont été bâtis depuis. Ouverts à tous, ces gîtes touristiques labellisés « Tourisme et handicaps » offrent un instant de « déconnexion » ou de « reconnexion » pour tous ceux ayant « besoin d'un nouveau souffle ».

Activités et salles multisensorielles

Des salles polyvalentes, multisensorielles et handibalnéo sont à disposition. De même qu'une pléiade d'activités : séances Snoezelen, sport adapté, jeux, sophrologie, yoga, musicothérapie, massages, projection de films... « Tout est possible à la demande ! » Une offre de services modulables est également proposée : location de matériel médical, passage d'infirmiers ou d'aides à domicile, collaboration avec le HAD (hospitalisation à domicile). « Ici, nous œuvrons pour insuffler cette simplicité oubliée, cette possibilité d'avoir le choix. Un peu de légèreté de nos vies d'avant... Parce que, dès que l'on passe la frontière du handicap -il s'agit bien d'un monde à part-, tout n'est que complexité et nœuds dans un labyrinthe anxiogène », estiment les Dransart. Deux nouvelles chambres d'hôtes viendront bientôt agrandir ce « lieu d'apaisement ».

Dans un second article, découvrez leur « déclaration d'amour » à leur fille : Andréa, polyhandicapée : les tendres mots de ses parents.

: Le lieu de répit des « Bobos à la ferme », en pleine nature.
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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr"
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