« Les filles qui vivent avec une endométriose, vous arrivez à survivre aux chaleurs ? », s'enquiert une jeune femme auprès de sa communauté sur les réseaux sociaux début juillet 2025. Avec les épisodes de canicule de l'été, amenées à être de plus en plus nombreux, certains publics fragiles sont particulièrement impactés. Et pas seulement au sein de la population âgée. Endométriose, maladies psychiques, cardiaques, épilepsie, troubles du spectre autistique figurent parmi les handicaps invisibles les plus invalidants en périodes de fortes chaleurs. Un véritable « angle mort » des politiques publiques.
Quels désagréments ?
En France, l'enjeu est considérable, surtout lorsqu'on se penche sur les chiffres des maladies ou troubles cités précédemment : 700 000 personnes vivent avec une épilepsie, dont 30 % sont résistantes aux traitements. 1 adulte sur 5 souffre de troubles psychiques au cours de sa vie (anxiété, bipolarité, schizophrénie...). Entre 1 % et 2 % de la population est concerné par un trouble du spectre de l'autisme. Concrètement, quels sont les désagréments rencontrés lorsque le thermomètre s'affole ? Pour les personnes épileptiques, celles-ci doivent composer avec : un risque accru de faire des crises et de voir les effets secondaires de leurs traitements s'intensifier. Côté TSA, l'hypersensibilité sensorielle (sons, bruits, odeurs) est exacerbée.
Augmentation des admissions en psychiatrie
Dans le cadre de maladies psychiques, certains médicaments psychotropes altèrent la thermorégulation et augmentent le danger de déshydratation ou de décompensation. Une étude de 2022 (revue médicale Jama Psychiatry) montre qu'aux États-Unis, les admissions à l'hôpital pour des urgences psychiatriques augmentent en moyenne de 8 % lors des jours de fortes chaleurs. Par exemple, certaines personnes vivant avec une schizophrénie décrivent se sentir plus « agitées », « ont plus de mal à dormir », et voient donc « leurs hallucinations réapparaître. »
Quelles solutions concrètes ?
Plus globalement, cela provoque également un bouleversement des repères, des routines, également des suivis médicaux. Des solutions existent pour anticiper le changement climatique, y compris auprès des publics en situation de handicap. Par exemple : former les soignants, aidants et services sociaux aux handicaps invisibles, intégrer ces publics dans les plans canicule locaux (listes d'appel, veille sociale), soutenir les associations qui relaient l'information et les solutions concrètes, développer et rendre accessibles des outils adaptés : vestes réfrigérantes, lieux rafraîchis, accès prioritaire… Mais pas que ! Selon Davide Ziveri, spécialiste santé environnementale chez Handicap International, « Quand on parle de prévention, il y a tout ce qui a à voir avec les solutions fondées sur la nature. » Ça passe notamment par la végétalisation en milieu urbain, la création d'îlots de fraicheur ou encore un accès facilité aux espaces verts en dehors des villes.
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